Les phosphènes et les hallucinations hypnagogiques (que l'on simplifie
par HH) sont des phénomènes que l'on peut observer lorsque l'on
s’endort.
Les phosphènes :
Les phosphènes sont les plus simples à voir. Pour ceux là il suffit presque de fermer les yeux et d'attendre un tout petit peu.
Au début on ne verra rien. Que du noir ou du gris.
Mais à y regarder de plus prés il ne s'agit pas d'un noir parfaitement
lisse et uni. On distinguera plutôt quelque chose comme ça :
On remarquera qu'il y a des sortes de petits nuages un peu plus clairs
et de tout petits points lumineux qui apparaissent et disparaissent : ce
sont des phosphènes.
C'est du au parasitage des zones visuelles du cerveau par les zones actives à côté.
Si l'on fait encore un peu plus attention à ces nuages et à ces petits points, ils deviennent plus lumineux et un peu colorés :
Et parfois même on distinguera des mouvements continus, ça peut tourner
en cercle ou ça peut faire un mouvement de translation répétitif, un peu
comme ça :
C'est parce que le cortex visuel essaie d'accentuer les contours comme
il le fait dans la journée pour délimiter les objets. Et comme il n'y
arrive pas puisque c'est tout flou, ça donne un peu n'importe quoi. En
fait, ça crée une fonction itérative qui prend en entrée l'image
précédente et ça finit par se stabiliser sur un cycle répétitif
régulier.
Il ne faut pas confondre les phosphènes (que l'on peut voir les yeux
fermés) et la myodésopsie, qui est un phénomène entoptique qui se
produit les yeux ouverts.
Vous avez sans doute déjà aperçu, en regardant le ciel, une myriade de tout petits points lumineux s'agitant en tout sens !?
Et bien cela est une myodésopsie. Il s'agit d'éléments qui sont sur ou
dans notre œil, que l'éclairage va faire apparaître en surbrillance.
L'origine de ces petits points est discutée, certains prétendent qu'il
s'agit de bactéries sur l’œil, d'autres de parasites, de déchets, ou
même de globules blancs. Peu importe ! Ce n'est pas notre sujet. Ce
qu'il faut retenir c'est que, même si ça y ressemble, ce ne sont pas des
phosphènes diurnes.
L'étape hypnagogique :
L'étape hypnagogique est un peu moins accessible, elle demande d'être un peu plus avancé dans l'endormissement.
L’électro-encéphalogramme indique que cette étape fait partie du sommeil
lent léger. Autrement dit, même si l'on n'en a pas l'impression, on est
déjà partiellement endormi.
C'est d'ailleurs pour cela que l'on assistera plus facilement aux
hallucinations hypnagogiques lorsque l'on est très fatigué ou après un
réveil nocturne. Dans ces cas là on entrera plus rapidement dans le
sommeil, alors qu'en temps normal le temps que cette étape arrive on
aura déjà “débranché”, on aura déjà sombré dans l'inconscience.
L'étape hypnagogique est peuplée par différentes hallucinations plus ou
moins marquées pouvant toucher n'importe quel sens. Elles peuvent être :
- Visuelles, allant d'images simples (par exemple des tâches colorées) à
d'autres très complexes (par exemple une scène en mouvement) ;
- Auditives, allant de sons élémentaires (ex : bruit, sonnerie … ) jusqu'à très complexes (ex : musique, phrase … ) ;
- Cénesthésiques (ou kinesthésiques, ça veut dire lié aux sensations du
corps), par exemple une sensation de chute (la plus fréquente), de
lévitation, de roulis ou de tangage, de diminution ou augmentation du
volume du corps ou d'une partie du corps… ;
- Tactiles : pression venue du dehors, attouchement de la peau… ;
- Olfactives (rare) : odeurs agréables ou non… ;
- Gustatives (rare) : saveurs agréables ou non…
Des Phosphènes à l'imagerie hypnagogique :
Repartons du fond rempli de phosphènes de tout à l'heure...
A un moment donné, notre attention peut être attirée par une zone du champ de phosphènes en particulier :
A ce moment là il va s'effectuer ce que l'on pourrait appeler un "zoom
mental". On ne sera plus attentif qu'à cette seule zone. On oubliera le
reste autour et donc, comme c'est mental, le reste n'existera plus.
En fait, cette zone ressemblera à un gros paquet de phosphènes très peu
colorés dont certains seront plus clairs, d'autres plus foncés, mais le
fait que l'attention soit posée dessus va accentuer les contrastes et
les contours :
Dans tout cela on va croire distinguer une forme. Et effectivement,
notre attention accentuant l'image, une forme va finir par apparaître
beaucoup plus nettement :
Ses images sont généralement peu colorées.
Elles ne seront pas nécessairement nettes et en relief dès le départ. Il
pourra même s'agir uniquement d'objets ou de sujet isolés sans aucun
décor derrière et autour.
Mais progressivement, à force de les laisser s'enchaîner les unes
derrière les autres, elles pourront prendre plus de relief, plus de
couleurs et aller jusqu'à représenter tout une petite scénette en
mouvement.
Différence entre rêve et imagerie hypnagogique :
Il peut parfois être délicat de définir une frontière strict entre ce
qui fait parti de l'étape hypnagogique et ce que l'on appellera le rêve.
On peut cependant remarquer que pour l'imagerie hypnagogique il s'agit
d'images qui apparaissent devant nous et pas d'une action à laquelle on prend part. On est devant une image hypnagogique alors que l'on est dans un rêve.
Les rêves sont immersifs et impliquent le rêveur à leur scénario. Ce qui n'est pas encore le cas pour l'imagerie hypnagogique.
De plus, lorsque l'on assiste aux hallucinations hypnagogiques, nous
sommes encore conscients et en pleine possession de notre raisonnement.
Ce qui n'est pas le cas en rêve (sauf en rêve lucide).
L'étape hypnagogique et le WILD :
Il est possible d'utiliser l'étape hypnagogique pour faire un WILD
(s'endormir consciemment). Mais méfiez-vous celle-ci est trompeuse !
On peut facilement atteindre l'étape hypnagogique, y voir ce qui
ressemblera à un début de rêve, ce qui donnera l'impression que le vrai
rêve n'est plus très loin alors que ce ne sera pas nécessairement le
cas. Les cycles naturels du sommeil font que, le plus souvent en début
de sommeil, ce qui succédera à la phase hypnagogique (en sommeil lent
léger) c'est du sommeil lent profond. Et dans celui-ci il est impossible
d'être lucide.
Pour faire un WILD à partir des hallucinations hypnagogiques il faut
correctement choisir son moment et avoir des hallucinations nettes et
stables.
Pour plus de détails concernant le WILD consultez cet article.
Les hallucinations hypnopompiques :
Il peut également survenir des hallucinations après le réveil. On parlera alors d'hallucinations hypnopompiques.
Si l'on ne sait pas ce que c'est celles-ci peuvent être très
déstabilisantes car elles peuvent se produire tandis que l'on a les yeux
ouverts et peuvent également être là après que l'on ait bougé ! Elles
peuvent même persister jusqu'à deux minutes après le réveil proprement
dit.
Ces hallucinations sont tout de même très rares et, dans la majorité des cas, elles ne dureront que quelques secondes.
Pour plus d'information vous pouvez consulter ce sujet de notre forum : Les phosphènes et l’étape hypnagogique.
Vous pouvez aussi visiter notre collection d'images hypnagogiques "originales".
Merci à Basilus West pour les images