Généralités sur les cycles du sommeil

       Le sommeil s'organise en plusieurs cycles d'environ 90 minutes. À l'issue de chacun de ces cycles, on passe par un micro-réveil plus ou moins marqué (le plus souvent on se retournera dans son lit sans s'en souvenir).
À l'intérieur de chacun de ces cycles, différentes phases de sommeil se succèdent. On différencie ces phases grâce à l'EEG (ÉlectroEncéphaloGramme) qui mesure l'activité électrique du cerveau sous forme d'ondes électromagnétique. On parle alors d'ondes cérébrales.
Ces ondes électromagnétiques proviennent de l'activité électrique des neurones et dépendent de leur synchronisation.
Le résultat est une onde dont les fréquences sont données entre :
  • Delta : stade de sommeil profond (pas ou peu de rêve).
  • Thêta : rêverie, somnolence ou hypnose, relaxation profonde, méditation. Ces ondes ont aussi été impliquées dans la mémorisation d'informations.
  • Alpha : détente paisible, relaxation légère, état de conscience apaisé. Moins le cerveau  travaille, plus il produit ce type d’onde. Dès qu'on ferme les yeux, on passe rapidement en ondes alpha. Idem... lorsqu'on regarde la  télévision !
  • Bêta : l'état normal de veille, activité mentale, attention, concentration ou anxiété.
  • Gamma : on ne sait pas encore trop à quoi ça sert.  On les a retrouvées dans des processus de liage perceptif (mise en rapport d'informations de sources sensorielles diverses concernant le même objet).
Nous avons deux grands types de sommeil, le sommeil paradoxal ( également appelé stade REM) et le sommeil lent. Le sommeil lent peut lui même se subdiviser en 4 stades (attention, nous n'avons pas listé les stades un par un) :
  • La Somnolence (Stade 1) : C'est l'endormissement, avec majoritairement des ondes Thêta.
  • Le Sommeil lent léger (Stade 2) : En ondes Thêta également. Il occupe environ 50 % du temps de sommeil total. Le sujet est assoupi, mais il est encore très sensible aux stimuli extérieurs. Ainsi en stade 2, environ 50 % des bons dormeurs et 80 % des mauvais dormeurs pensent ne pas dormir.
  • Le Sommeil lent profond (Stade 3 et 4) : L'activité électrique est constituée d'ondes lentes, les ondes Delta, et les signes vitaux se ralentissent tout en devenant réguliers. Au début, au stade 3, persiste une très discrète activité musculaire et les mouvements oculaires ont quasiment disparu. C'est vers la fin, au stade 4, que peuvent parfois se produire les terreurs nocturnes ou le somnambulisme. Le sommeil profond occupe environ 100 minutes au cours d'une nuit moyenne de sommeil, que la personne soit un petit dormeur ou un gros dormeur. Il a tendance à diminuer avec l'âge, au profit du Sommeil léger. Physiologiquement, c'est la partie la plus importante du sommeil car c'est à ce moment qu'ont lieu les divisions cellulaires et la production de l'hormone de croissance.
  • Le Sommeil paradoxal (également appelé Stade REM) : Sur l'EEG, l'activité est plus proche de celle de l'éveil que celle du sommeil lent, c'est là le "paradoxe". L'activité électrique du cerveau et des yeux y est très importante (d'où le terme : Rapid Eye Movement = Mouvements Oculaires Rapides), alors qu'il existe une atonie musculaire (paralysie) quasi totale du reste du corps. La respiration est irrégulière. Le cœur accélère ou ralentit. Ce stade se répète toutes les 90 minutes environ, et sa durée s'allonge avec la succession des cycles du sommeil, pour devenir maximale en fin de nuit. C'est la période propice aux rêves (mais aussi aux cauchemars), bien que les rêves puissent également survenir pendant le sommeil lent (Il semblerait cependant que les rêves qui se produisent pendant le sommeil lent soient très différents de ceux du sommeil paradoxal, et que l’on ne s’en souvienne que très rarement, voir cette discussion). Le sommeil paradoxal correspond environ à 20-25 % du temps total de sommeil.
       Au cours d'une nuit de sommeil, les périodes de sommeil paradoxal s'allongent de plus en plus. Au contraire, les stades de sommeil lent profond (stades 3 et 4) se raccourcissent et disparaissent, au profit du sommeil léger (stade 2). L'hypnogramme permet de visualiser ces différents stades :


      Sur l'Hypnogramme les ondes lentes (stades 3 et 4 : Delta) sont en bas et les ondes plus élevés en haut (éveil : Bêta).

      La régularité  des différentes stades du sommeil n’est pas toujours parfaite. On remarque qu’elle est assez bien ordonné chez les sujets jeunes et commence à se dérégler pour donner des hypnogrammes plus chaotiques chez les sujets âgés.


      Le SOREM est un cas particulier. L'une des multiples irrégularités qui peut exister dans la mécanique des cycles du sommeil.
Ce sigle signifie Sleep Onset REM. C'est une phase de sommeil paradoxal (REM) qui apparait tout de suite, ou peu de temps après, l'endormissement.
Jusqu'à un peu moins d'une demi heure après l'endormissement (au delà on considérera que la phase de sommeil REM est à peu prés à la bonne place).
Il se produira au premier endormissement ou durant une sieste.
Le ou les facteurs déclencheurs ne sont pas encore identifié avec certitude. Il existe toute fois un consensus pour accuser une hygiène de sommeil irrégulière.
Ce "défaut technique" est intéressant car il facilite la prise de lucidité (autant par WILD que par DILD ).


       À quel moment rêve-t-on ?

      Des études ont été faites en réveillant plusieurs individus à différents stades du sommeil. Elles ont montré que la qualité du souvenir de leur rêve est fonction du stade auquel ils sont réveillés.
Les sujets réveillés au cours de leur sommeil paradoxal se souviennent avec beaucoup plus de détails de leur rêve, tandis que si on les réveille au cours du sommeil lent, ils s'en souviennent de façon très floue, ou n'en gardent aucun souvenir précis.
La probabilité d'obtenir un souvenir de rêve est de l'ordre de 80 % si le réveil a lieu pendant le sommeil paradoxal, et de 20 % durant le sommeil lent.

Les études ont également montré que l'importance du mouvement oculaire, l'augmentation du rythme cardiaque et l'intensité du rêve sont corrélées. Ces études ont confirmées que 80 % des rêves se produisent pendant le sommeil paradoxal. Cependant, les activités oniriques peuvent également avoir lieu pendant certains stades du sommeil lent. Il ne faut donc pas superposer les termes "rêve" et "sommeil paradoxal".


     Est-ce que les animaux rêvent aussi ?

Les animaux ne pouvant pas nous raconter leurs rêves, il est difficile de savoir précisément quels animaux rêvent et lesquels ne rêvent pas. Cependant on peut mesurer leur sommeil pour rechercher s'ils ont des phases de sommeil paradoxal. Certes "sommeil paradoxal" ne signifie pas obligatoirement "rêve", mais c'est tout de même un indice important.
Ni les insectes, ni les animaux à sang froid ne présentent de sommeil paradoxal. Seuls les mammifères vivipares (marsupiaux et placentaire) et plus faiblement les oiseaux présentent durant leur sommeil une phase de sommeil paradoxal. Les mammifères ovipares, les monotrèmes (il n'y a que l'ornithorynque et l'échidné dans cet ordre) ne présentent pas de sommeil paradoxal non plus.

Dans les années 1950, Michel Jouvet localisa chez le chat les neurones qui font que les muscles restent immobiles pendant ce sommeil paradoxal. Ces neurones neutralisés, le chat pouvait donc manifester ses éventuels rêves. Les yeux fermés, le chat en sommeil paradoxal, se mit à courir comme s’il poursuivait une souris et à hérisser son poil comme si un danger approchait.
Ce qui laisse à penser que le rêve reflètera les préoccupations de chaque espèce.

Les oiseaux, quant à eux, présentent de tout petits épisodes de sommeil paradoxal, très brefs (10 à 20 secondes) mais qui se répètent souvent au cours de la nuit.
Donc ..pour eux le doute reste permis.

(Pour ce sujet nous avons -ce topic-, beaucoup d'information ont été prise sur ce site -Phylogenèse des états de sommeil- )



Pour plus d'information vous pouvez consulter ce sujet de notre forum :Généralité sur les cycles du sommeil